Certain diront que le monde a été crée par une multitude de divinités, utilisant leurs pouvoirs uniques afin de peindre un tableau qui a finis par prendre vie. Peut être même qu’il n’a été question que d’un seul Dieu ; un tout puissant qui n’a eu besoin que de sept jours pour modeler la terre, inventer le jour et la nuit, peint le firmament, semer les étoiles et la nature, créer les saisons et, pour finir mit au monde les êtres vivants.  D’autre diront qu’il est apparu après une gigantesque explosion, un Big Bang, et que le reste s’est formé à partir de phénomènes naturelles.
La légende qui vous ai compté dans cette histoire est bien loin de ce que raconte les religieux et les scientifiques. Luisant d’une magie déroutante, perdue entre réalité et imagination.

Ici existait il y a fort longtemps une boule de poussière parsemée de néant ; froide, sombre et monotone. L’univers était parcouru par deux puissances dont la force dépasse aujourd’hui l’imagination des plus inventifs, représentés par le Soleil et la Lune. Toutes deux se sont retrouvées au dessus de cette sphère vide, perdue dans un espace infini. Constatant leur mélancolie commune face à cette Terre, deux gouttelettes larmoyantes s’échappèrent de chacune d’entre elles. Ces dernières s’écrasèrent au même moment et au même endroit sur le sol recouvert de ténèbres. Deux effluvent emplie de magie ; l’une de vie, et l’autre de mort. De cette rencontre naquit un esprit immatériel, caractérisé par l’air lui même. Seul, il a parcouru son nouveau monde pour imaginer tout ce qu’il pouvait lui offrir. D’un éclair de lumière et d’ombre, il a alors fait apparaitre les continents et les montagnes. Il les a ensuite parsemés d’océans et de verdure, colorées par des arbres et des plantes en touts genres. Pourtant la monotonie de ce monde était toujours présente alors, dans un élan d’enthousiasme, la magie mit au monde l’animal. Marin et terrestre. Jusqu’à créer l’humanité elle-même ; reflet véritable de ce que l’esprit souhaite être.
Toutefois, il ne s’attendait pas à voir évoluer ses enfants de cette manière et pire, il ne s’attendait pas à les envier. Il voguait autour d’eux sans même qu’ils ne s’en aperçoivent, constatant leurs sentiments si variés, voyant leur douleur, leur sourire et leur peine. Mais, plus que tout, il languissait leurs regards si expressifs auxquels il n’avait pas le droit. Alors, un jour d’éclipse où le Soleil et la Lune s’accouplèrent de nouveau, il prit forme. Il prit vit.


Ses longs cheveux d’un blond ensoleillé divaguent dans le vent alors que son esprit fougueux prend vie. Elle se tient là, debout, parée de la plus inexistante des tenues. Ses yeux d’un bleu luisant de reflets de lune argentés parcourent son monde, et son cœur s’empli d’une joie qu’elle n’avait jusque là jamais ressentit. L’air s’engouffre dans ses poumons avec délectations tandis que ses lèvres s’étirent en un sourire dont la sincérité fait frémir la lune et jaillir les rayons du soleil.
Son nom, elle le choisit et le prononce dès la première seconde : Isolda, fille du Soleil et de la Lune, maitresse de la vie et de la mort, créatrice de toutes choses. Puissance unique sur la Terre qui, désormais, lui appartient plus que jamais.
A ses cotés se tient la première créature à qui elle a donné vie, son unique ami, le premier amour de sa vie. Un splendide et gigantesque loup, dont le pelage ressemble tant à la couleur du soleil et dont les yeux capturent celle de la lune. Il est assis, observant avec elle, tandis que la main douce d’Isolda vient caresser son crâne. L’animal semble ronronner, mais ce son si tendre se transforme bien vite en un grognement sourd. Il se retourne subitement, fixant un point précis dans l’ombre des bois. La déesse se retourne à son tour, le visage impassible, jusqu’à ce que ses lèvres bougent à nouveau pour s’étirer en un sourire carnassier et pour dire quelques mots. Des mots cruels, des mots dangereux.

« Tue-le. »

Le loup bondit alors à une vitesse fulgurante, ouvrant grand la gueule, pour la refermer violement sur l’innocence de sa proie.

Les yeux d’Elijah s’ouvrent subitement, dans le noir. L’obscurité est tout autour de lui et il peine à reprendre son souffle, puis finalement a respirer. Il tente de se relever mais sa tête percute un mur. Alors ses mains cherchent dans l’ombre ; des murs. Des murs partout. Enfermé. Mais où est-il ? Qu’est ce qui lui arrive ? L’angoisse l’envahi. Sa tête tourne bien qu’il ne voit rien. Il donne des coups de poings et des coups de pieds, mais rien ne se brise sous sa force. Il suffoque, et seul un nom se risque à s’évader d’entre ses lèvres.

« Justine… »

Alors, à nouveau, ses yeux se perdent dans l’obscurité et le néant s’empare de lui.

« Elijah… Elijah… Elijah… » Murmure une voix mélodieuse au loin, comme si elle résonne contre du cristal. « Elijah. Souviens-toi…. Souviens-toi. »

Ses yeux s’ouvrent doucement. Il se sent bien, paisible ; Coucher dans un duvet de soie. Sa respiration est lente, sereine. Il se redresse et regarde un instant autour de lui. Ce lieu ressemble à la cabane que son père a construite au bord du lac, sur l’île de l’Aurore, mais elle reste différente. Les meubles semblent plus anciens, il n’y a pas de décoration et les murs de bois présentent quelques maigres troues, laissant passer la lumière vive du soleil.
Elijah se lève, se sentant léger, libre de tout mouvement. Sans savoir vraiment pour quelle raison il s’avance vers la porte, désirant plus que tout au monde être baigné par cette lumière qui l’attire. Alors il l’ouvre et ses yeux se plissent, éblouies. Son bras se relève un instant pour les protéger et, lorsqu’ils s’y habituent, ils peuvent enfin observer les environs. Aussitôt, son regard se pose sur cette silhouette entrain d’étendre un linge blanc. Cette silhouette qu’il contemple, visible à travers le fin tissue de sa robe et grâce à la lumière. Cette silhouette dont il semble connaitre chaque courbes et pourtant, il ne saurait lui donner un nom.
Elle se retourne en sentant une présence muette derrière elle, posant ses yeux gris sur lui. Ses cheveux d’un blond éclatant encadrent son visage dont la pureté le fait frémir. Un sourire étire désormais ses lèvres. Elle fait quelques pas dans sa direction, laissant trainer derrière elle un pétillement étrange dans l’herbe verte.

« Bonjour Elijah. » Dit-elle tandis que sa voix résonne, comme il y a quelques instants.
Le blond la fixe de ses yeux azurs, étonné. Bouche bée. « I… Isolda ? » Réussi t-il à murmurer.
« Alors, tu te souviens de moi ? » Demande t’elle en penchant la tête sur le coté.
« Je… je ne sais pas. » Déclare t-il en s’avançant doucement à son tour, descendant les deux marches de bois qui les séparent.
« Doutes-tu de ta mémoire ? »
« Je doute de ce que je vois. »
« Et pourtant tu le vois. Et tu le vie. » Lance t’elle en faisant quelques pas pour se trouver tout prêt de lui. Etant beaucoup plus petite que lui, elle lève la tête afin de pouvoir contempler les traits virils de son visage.
Lui, ne la quitte pas des yeux. « Où sommes nous, et qu’est ce que je fais là ? » Demande t’il au bout de quelques instants.
« Tu est dans mon monde. Tu es chez toi. »
Les sourcils d’Elijah se froncent alors que son regard parcoure un instant les environs avant de se reposer sur elle. « Non. Non ce monde n’a rien à voir avec le mien. Je ne suis pas chez moi. »
« Tu l’est à présent. Tu es mort Elijah… » Annonce t’elle, son visage toujours paré d’un sourire innocent.
« M… Mort ? » Murmure t’il tandis qu’il se décompose, comme subitement absent.

IMAGE DU RP DE FIN

« Doutes-tu aussi de cela ? » Demande Isolda, toujours postée devant lui alors qu’il reprend ses esprits, quelque peu dérouté par la vérité qu’il vient de voir.
Il met un instant à répondre puis, paré de détermination et l’air grave, il répond. « Non. Je ne doute pas.... Je suis certain de n’être pas chez moi. » Non. Il ne veut pas être mort. Il ne doit pas être mort.
« Tu as raison, Elijah. Ta place n’est pas ici. » Déclare une vois familière derrière lui.

Il se retourne et, à l’entrée de la maison de bois, se trouve une femme âgée. Son visage marqué par le temps semble pourtant éclairé par la jeunesse. Elle sourit, elle aussi, heureuse de revoir celui qu’elle a longtemps considéré comme un fils.

Elijah, étonné, met peu de temps à s’avancer vers elle et à la prendre dans ses bras pour la serrer contre lui. « Catherine ! Tu es en vie ?! »
La vieille femme répond en l’enlaçant à son tour. « J’aurai voulu te dire que oui... Je suis navré. »
Il se décale un peu d’elle, sans la lâcher, afin de pouvoir contempler son visage dont le sourire est désormais légèrement voilé par la tristesse. Alors, le visage d’Elijah se pare lui aussi de cette tristesse, mais aussi de la douleur. « C’est moi qui le suis. J’ai… j’ai tout foiré Catherine. Justine je… je ne sais même pas si… »
« Si elle est en vie ? » Coupe-t-elle avant de continuer en laissant une main tendre courir sur la mâchoire carrée du blond. « Si, tu le sais Elijah... Et tu l’est aussi. »
Elijah la lâche cette fois ci. Peu convaincu par ses mots, les traits de son visage se crispent en une frustration qu’il ne peut expliquer. « C’est impossible… » Il se tourne alors vers Isolda, qui n’a ni bougé, ni changé d’humeur. « Ton pouvoir devait s’éveiller par un sacrifice. Quelqu’un devait mourir par amour. »
« Et je suis morte, Elijah. Par amour pour toi. » Déclare sans attendre Catherine, attirant de nouveau le regard du blond sur elle.
Il fronce les sourcils, ne comprenant rien à ce qui se passe. « JE devais mourir pour l’héritière. » Lance t-il.
« Un loup de la lignée principale devait mourir pour l’héritière, et c’est ce qui a été fait… il y a 26 ans de cela. » Rétorque Isolda en le faisant sursauter, puisqu’elle se trouve désormais juste derrière lui. Elle le contourne et se poste prêt de Catherine, ancrant ses yeux d'argents dans les siens.

IMAGE DE LA GRANDE GUERRE

Alors il comprend et son visage devient moins dur. « Mon père est mort pour Aria… » Murmure t-il. « Vous aviez tout prévu. »
« Justine et toi devaient vivre. »
« Pourquoi ?! Pourquoi nous faire subir tout ça ?! »
« Je n’ai plus aucun pouvoir direct dans ton monde. Je ne peux le transmettre qu’à travers Justine et toi. Je suis née par amour, je suis morte par amour… et je renaitrais, par amour. »
« Je ne comprend pas... »
« Jusqu’à après ma mort, j’ai été aveuglé. » « Souviens-toi, Elijah. » Elle l’embrasse

Et la suite