Shiloh avait dormis profondément dans les bras de Faith, pourtant il ne s'était pas véritablement reposé. Il lui semblait que s'était un rêve, qu'il était toujours enfermé dans le froid glaciale de sa cellule. Qu'il espérait tout simplement la retrouver. C'est au petit matin, alors qu'il ouvre les yeux et qu'il les pose sur son aimée endormi, qu'il s’aperçoit qu'il se trouve véritablement dans la réalité. Qu'il est de nouveau libre, à ses cotés. Qu'elle a failli donner sa vie, pour lui, alors que lui n'a fait preuve que de faiblesse.
Après avoir caresser avec toute sa douceur les cheveux blonds, il se lève délicatement afin de ne pas la réveiller. Shiloh se dirige donc vers la salle de bain, qu'il ne ferme pas à clef, avec l'idée de prendre une douche. Après s'être déshabillé, il se poste devant le miroir pour s’observer. Pour constater sa mine pitoyable. De nombreuses cicatrices de morsures et de griffures recouvrent la maigreur de son corps, tandis que son visage est encadré d'une fine barbe mal taillée. Au bout d'un instant, il souffle puis se met sous la douche, lavant minutieusement chaque partie de son corps, comme pour chasser tout ce qui lui est arrivé, comme pour renaître, pour se reconstruire. Après ça, il encadre sa taille par une serviette et se poste de nouveau devant le miroir. Le jeune homme attrape une paire de ciseau pour se couper les cheveux avant de se raser. Ainsi, et malgré les marques, il semble avoir reprit de sa forme. On peut d'avantage se concentrer sur son corps taillé dans une fine musculature qui a survécu au manque de nourriture. Shiloh s'entretenait en effet, pour ne pas oublier et surtout pour ne pas devenir fou.

Une fois propre, il s'observe à nouveau avant de passer ses doigts sur une cicatrice plus prononcée, sur sa nuque. La légère douleur qu'il ressent lui procure une étrange sensation ; un souvenir s’insère violemment sous forme de flash dans son esprit.
Le grognement vicieux et bestiale. Une image répugnante qui s'approche de la grille. Cette dernière qui grince pour laissé entrer la bête. Son cœur qui s'emballe. La peur. Le désir de fuir. Les crocs qui se referment sur lui. Les griffes qui s'insèrent dans sa chaire. La douleur. Les cries. Le désir de mourir. Puis Faith. Son visage, son odeur, sa douceur. Faith comme il ne l'a jamais vu, comme il ne l'a jamais connu. Faith dans un costume ancien, dans une autre époque. Elle lui sourit, lui demande d'approcher et lorsqu'il la touche, il se réveille de nouveau dans sa cellule, après le passage de la goule.

Shiloh est pris de vertige, il pose ses mains de part et d'autre du lavabo pour s'y appuyer un peu. Baissant la tête en fermant les yeux, il souffle doucement. Le coup à la tête qu'il a prit la veille lui fait encore de l'effet ; la petite cicatrice et le bleu sur son front sont d'ailleurs encore bien visible.
Alors qu'il reprend doucement ses esprits, il sursaute en entendant du bruit derrière lui. Ses muscles se tendent douloureusement tandis qu'il se retourne vivement, la paire de ciseau dans la main. Imaginant la goule surgir derrière lui, il est prêt à se défendre. Fort heureusement, ce n'est pas un monstre qui se trouve désormais face à lui, mais le plus beau des anges.

Il soupire. Aujourd'hui, il doit se battre pour revivre.

Le lit à côté d'elle était encore chaud alors que la sorcière se réveilla. Durant une seconde, elle chercha à comprendre. puis elle se mit à trembler. Il manquait quelque chose à son coeur, il manquait quelque chose dans son âme. Elle n'arrivait encore à dire quoi. Mais elle sentait ses veines hurler quelque chose de terrifiant. Elle secoua la tête, sentant ses longs cheveux rouler contre sa peau. Les souvenirs de la veille lui revinrent brusquement et elle se leva alors en sursaut. Où était Shiloh. La peur l'angoisse, la peur se glisse dans ses veines. Il ne peut avoir déjà disparu, on ne peut lui avoir déjà enlevé. pas déjà alors qu'ils venaient d'enfin se retrouver. pas déjà alors qu'elle n'a eu le temps de se blottir encore plus dans ses bras.

Le coeur de la blonde s'emballa un peu plus alors qu'elle faisait appel à sa magie pour localiser Shiloh. Mais seul le silence lui répondit. Aucune étincelles vertes ne vient courir sur sa peau. Voilà ce qu'elle avait. Elle ne sentait plus la chaleur réconfortante de sa magie au plus profond de son coeur. Elle ne sentait qu'un vide énorme dans son coeur, un vide qui appelait à lui la noirceur et l'horreur. Durant quelques secondes, la sorcière se sentit partir à la renverse. Elle se sentit hurler mais ne le fit pas. Elle se raccrochait à Shiloh, elle se raccrochait au brun. Elle devait le retrouver. Elle devait faire quelque chose. Elle ne devait pas penser. Car des que ses pensées partaient sur la magie qui ne glissait plus dans ses veines, la panique venait l'envahir.

Elle se dirige vers la salle de bain, ne comprenant pourquoi elle n'y a pas pensé plus tôt. Son visage se détend alors qu'elle croise les prunelles noisettes de Shiloh. Un sourire étire ses lèvres. Et elle éclate en sanglot en se jetant dans ses bras, incapable d'articuler des paroles cohérentes.



Elle enfouit son visage dans le torse du brun, les sanglots déformants son visage. Elle a peur, tellement peur. Car les plus beaux rêves ne se réalisent jamais et elle le sait. Elle éprouve pour Shiloh des sentiments interdits qu'elle ne comprends pas. Ils sont liés par un lien qui a tout de magique, que personne n'a jamais prit la peine d'expliquer à la sorcière.

Son sourire n'a pas le temps de rejoindre celui de Faith. Il sent irrémédiablement que quelque chose ne va pas. Alors qu'elle fond en larme et qu'elle s'avance rapidement dans sa direction, les doigts du jeune homme lâche vulgairement la paire de ciseau afin qu'il puisse prendre la sorcière dans ses bras. La serrant contre lui pour lui montrer qu'il est bien là, en vie, à ses cotés. Il niche son visage dans ses cheveux blonds avant de murmurer, d'un ton rassurant.



L'une de ses main parcoure avec tendresse la peau de son dos avant de caresser ses cheveux dont il hume le parfum avec délectation. Ce qu'une simple étreinte peu lui faire du bien. Sentir sa chaleur. Sentir sa présence. Son amour. Son cœur battre à l'unisson contre le sien.

Murmure t-il à nouveau, la laissant pleurer dans ses bras.

Alors qu'elle semble doucement s'apaiser, il se décale un petit peu sans pour autant la lâcher. Incapable de mettre d'avantage de distance entre eux, il prend entre ses mains son délicat visage, comme le plus précieux des trésors. Ses yeux bruns se plantent amoureusement dans les siens alors qu'un sourire réconfortant apparaît sur ses lèvres.

Lance t-il, l'air malicieux, tel le gosse qu'il est. Trouvant toujours quelque chose d'amusant à sortir, même dans les pires moments.

Son pousse va doucement essuyer quelques larmes sur sa joue avant que ses lèvres ne viennent trouver les siennes. La douceur de Shiloh est incomparable, traduisant tout l'amour qu'il porte à Faith. Un amour si puissant qu'il ne peut l'expliquer. Il n'a pas les mots. Mais, finalement, il ne cherche pas à comprendre. La vie est courte, il se contente d'aimer et, à partir d'aujourd'hui, il l'aimera plus que jamais.

Elle ne peut retenir les sanglots qui s'échappent de ses lèvres. Elle ne peut retenir ses hauts le coeur, elle en peut retenir ses larmes. Elle a mal, elle a peur. Et surtout ne vient plus la rassurer la chaleur réconfortante de sa magie. Elle lui manque comme on peut manquer d'oxygène. Elle lui manque plus encore que Shiloh et elle ne comprends pas où ont disparu les pouvoirs qui depuis toujours vivaient en son sein. Cette angoisse lui enserre la poitrine avec violence.

Shiloh était doux, de cette douceur qui avait tant manqué à Faith pendant une longue année qui lui avait paru une éternité. Elle n'était plus une enfant, elle avait du grandir trop vite. Et elle se perdait dans les prunelles brunes qui se plongeaient dans les siennes. Son coeur battait avec violence alors qu'un sourire triste venait étirer ses lèvres. Elle voulait se blottir contre lui pour ne plus sentir le froid qui s'infiltrait sous sa chair, pour ne plus ressentir le sang glacé qu'envoyait son coeur dans le reste de son corps. Le manque de magie était plus douloureux que tout ce qu'elle avait pu vivre jusqu'à présent. Même Salazar, même Eve, même leurs tortures mentales étaient douces face à sa magie disparue.

Faith ne pu empêcher un petit rire, mélangé à un sanglot aux paroles de Shiloh. Elle a envie de pleurer, encore et encore. Mais ses prunelles sont déjà sèches et le sel lui brule la peau.



C'est de la peur qui brille dans les yeux de Faith. De la peur qui la tétanise. Sans magie, elle n'est plus rien de la femme qu'elle est devenue. Sans magie, elle est banalement humaine. Et elle refuse de l'avouer.

Les yeux de Shiloh se fixe dans le regard de son aimée. Un regard paré d'une peur que le brun ne peut pas accepter. Il s'inquiète, subitement, violemment. Que se passe t-il? Ses lèvres s'entrouvrent quand elle lui annonce. Sa magie a disparu? Shiloh ne sait quoi répondre. Ne sait quoi faire. Sans magie, Faith n'est plus en sécurité. Sans magie, le danger rôde autour d'elle et pour ça, l'esprit enjoué du jeune homme s'effondre. Son visage se décompose. Il n'est rien, lui, mais elle est tout.
Murmure t-il avant de la serrer un peu plus dans ses bras. Dit il pour tenter de la rassurer.

Mais il ne sait rien. Il ne connait rien de la magie. Qui est il pour la rassurer? Pour la consoler? Qui est il pour la protéger? Shiloh sert les dents. Il n'est rien. Il est incapable de le faire. De la rassurer, de la consoler, de la protéger. Il n'est qu'un putin de mortel, follement amoureux d'une sorcière. D'une puissance qu'il ne comprend pas, qu'il ne contrôle pas.
Alors, Shiloh va devoir apprendre. Si Faith ne retrouve pas ses pouvoirs, il va devoir la protéger mais, tel qu'il est aujourd'hui, il ne pourra pas. Abigael pourra l'aider, peut être. Il ira la voir au plus vite, lui parler, lui demander des réponses. Mais, en attendant, il doit s'occuper de celle qui se trouve dans ses bras.

Il se recule légèrement pour pouvoir prendre son visage entre ses mains, plantant son regard noisette dans le sien. Ampli de détermination, et d'amour.
Dit il en lui souriant tendrement, laissant ses doigts caresser ses joues.

On va trouver une solution. D'accord? Ensemble.

Elle s'enivre de son odeur ainsi dans les bras où elle s'est perdue après avoir quitté son regard dans lequel elle voulait disparaitre. Elle se perd, s'oublie. Elle pleure, elle le sent. De nouvelles larmes viennent rejoindre les traces d'autres anciennes qu'elle n'a essuyé. Ses yeux sont déjà gonflés alors que son souffle se fait de plus en plus difficile. Elle étouffe ainsi dans ses bras et pourtant une force inconnue la pousse à le serrer plus encore. Des points sombres commencent déjà à voler devant ses yeux, à tenir sa vision. Elle n'entends plus les mots qu'ils lui soufflent alors que l’oxygène peine à parvenir jusqu'à son cerveau. Elle se sent mourir. Elle veut se débattre mais ce qui la pousse est plus fort encore. Elle n'a plus la moindre étincelle de magie pour lutter. L'inconscience s'empare d'elle alors que ses lèvres s'entrouvrent enfin sur l'air tant attendu.



Elle se redresse, quittant la chaleur de ses bras. Ses mains se posent sur ce qui furent des pectoraux sur le torse famélique de Shiloh. Mais ce n'est lui qu'elle voit. Ce n'est même elle qui s'est éveillée. La magie brille au bout de ses doigts alors qu'un sourire carnassier étire les lèvres de la sorcière. Lorenzo ne peut rien voir. Il lui a tant manqué. Les voilà réuni à nouveau. Et jamais sa descendante ne reprendra le pouvoir sur ce corps qu'elle lui vole maintenant. Aelia ne parvient à s'habituer au corps trop frêle dont elle a prit possession. Faith n'est pas grande et son corps trop maigre trahit l'état dans lequel elle s'est mit. Les souvenirs du corps viennent nourrir son occupante.



Elle est si bien ainsi dans ses bras. A sentir la puissance dans ses mains. Une puissance que cette idiote de gamine a réfréné pendant trop d'années, sans daignée finir son apprentissage; Mais elle lui a offert Lorenzo. Au plus profond du coeur de l'humain, il reste son amour. Elle le fera revenir, tuant le mortel pour que son âme soeur revienne fouler ce sol auquel on l'avait arraché par la haine et les flammes. La rage et la peine ont depuis longtemps consumé Aelia, ne laissant plus que des cendres de la femme qu'elle était autrefois. Elle n'est plus que noirceur. Terrible noirceur. Les prophéties se résolvent toutes ensembles.

Shiloh la serre dans ses bras et, même si il la sent quelque peu faiblir, il ne s'imagine pas une seule seconde ce qui se passe. Il prend cette faiblesse pour un laissé aller dans les pleurs, dans ses bras. Caressant tendrement son dos du bout de ses doigts, il embrasse le haut de son crâne puis, subitement, tout bascule.
Lorenzo. Prononce t-elle en un souffle. Parée d'une voix qu'il trouve bien étrange. Le brun fronce les sourcils, intrigué, alors qu'elle se détache de lui pour lui offrir un regard qu'il ne lui connait pas. Les lèvres de Shiloh s'entrouvrent alors que son cœur s'arrête. C'est étrange. Beaucoup trop étrange.

« Faith... qu'... qu'est ce que tu raconte ? » Demande t-il, dérouté.

La douleur qui s'insère dans sa poitrine le déchire de l'interieur. Il ne sait pas quoi, mais il sait que quelque chose ne va pas. Ce n'est pas elle. Ce n'est pas Faith qu'il a devant lui ; Du moins pas la Faith qu'il connait. Il en est convaincu mais il ne peut véritablement pas y croire.

« Faith... »

Ses mains viennent attraper doucement les siennes afin qu'elles se détachent de son torse nu. Ses yeux bruns la scrutent. Il n'arrive pas à comprendre ce soudain revirement de situation, de soudain changement d'attitude. Et il n'arrive encore moins à comprendre pourquoi ce regard embrasé et cet air charmeur lui plait. Sensuelle, sauvage. Mais ce n'est pas Faith ça. Elle n'a jamais été ainsi. Il ne connait que sa douceur, que sa bonté... pas cette ombre aguicheuse qu'il a devant lui, et qui l'attire irrémédiablement.
Le cœur de Shiloh se remet à battre dans des bonds furibonds, fougueux. Mais il réprouve tout désir en lâchant ses mains et en s'éloignant d'elle.

« Je vais finir de me préparer. J'aimerai faire un tour en ville ce matin. »

Ainsi, il mise plutôt sur l'ignorance. Peut être se fait il des films? Peut être est il dérouté? En manque d'elle, au point de s'imaginer des choses. Une part d'ombre se serait elle réveillé en lui dans sa cellule?
Il se replace devant le miroir en remettant en place la serviette autour de sa taille afin de s'assurer qu'elle ne glisse pas. Puis il observe son reflet avant de passer de l'eau sur son visage. Il a chaud. Subitement chaud.

Au plus profond d'elle-même, la sorcière le scrute, essayant de lire sans pudeur à l'intérieur de ses pensées, essayant de voir tout ce qu'il lui cache avec autant de force. Elle a les souvenirs de Faith qui se mélangent aux siens mais elle n'arrive encore à les lire avec sa puissance habituelle. Voilà trop longtemps qu'elle est cachée dans ce corps qui n'a rien à voir avec le sien. Si l'humain est le sosie parfait de son Lorenzo, la sorcière ne lui ressemble en rien. Seule ses mèches blondes ont gardé la couleur du soleil.

Il ne la laisse pas vraiment réagir, s'échappant de ses bras. Elle ressent immédiatement le manque. Son odeur est trop lointaine. Elle a envie de lui, trop envie de lui. Elle se meurt de le savoir si loin alors qu'il est dans une pièce adjacente. Elle regarde le monde qui l'entoure et capte des murmures de voix en dessous d'eux. Les poils de ses bras se lèvent. Un vampire ! Il y a un vampire en dessous. La rage la possède mais elle ne dit rien, se contentant de garder un éclat enflammé dans ses yeux.

Elle ne peut être loin de lui trop longtemps. Elle se dirige alors vers lui, affamée de son corps.



Ses mains se glissent sur sa peau alors que ses lèvres viennent déjà chercher celles de l'homme. Elle glisse ses doigts sur sa peau alors que ses baisers se font plus enflammé.



Il y a des flammes dans les yeux de la sorcière. Elle a envie et lui montrer, chat en chaleur se frottant contre lui. Ses dents s'enfoncent légèrement dans la peau foncée qu'elle a tant aimé à travers les siècles. Tout son corps hurle l'envie qu'elle transpire.

Arrête ! La petite idiote se reveille, se débat, se meut dans le corps dont elle est la véritable propriétaire. Mais Aelia ne lui laisse pas une seule chance, la muselant de sa magie trop puissante pour Faith. La jeune sorcière n'a pas encore compris. Elle tente seulement de se liberer, hurlant à Shiloz de l'écouter. Mais sa voix ne peut s'échapper de ses lèvres, mourant avant même de prendre vie. Elle n'a plus le contrôle ! Cette petite idiote s'est trop offerte, en venant même à perdre sa magie. Elle a réveillé une protectrice, elle a reveillé une chose qui n'aurait jamais dû voir le jour. Aelia gronde au plus profond de son être mais elle se désinteresse très vite de la gamine qui veut reprendre le contrôle. Car Lorenzo réagit enfin. Ce n'est pas vraiment lui. Son espagnol n'est pas assez enflammé, sa violence n'est pas assez grande. Il n'a plus rien de l'homme d'église qui prenait et qui avait autrefois séduit le coeur pur de la sorcière, au point de la faire trahir son coven. Non, cet homme que Faith n'a pas vraiment choisi est trop doux. Il ne sait prendre. Il ne sait qu'attendre.

Mais la sorcière se cambre sous la baiser, son regard enflammé brûlant de désir. Sa crinière blonde, bien loin des cheveux disciplinés de Faith lui offre un air sauvage qui va bien mieux à ce corps qu'elle habite et qu'elle détruira bientôt pour un autre. La mort seule peut attendre cette idiote.

Elle l'attire un peu plus à lui cet homme à la peau brune qu'elle aime de tout son coeur. Ses doigts s'enfoncent dans sa chair, y laissant leur marque, cherchant à reveiller celui qu'elle sait tapie là, quelque part. Shiloz n'est qu'une ombre. Elle sent l'aura flamboyante de Lorenzo réagir. Mais il y a eu trop de mal fait à ce corps pour que son amant se réveille véritablement. Et pourtant, la sorcière ne réfrenne pas ses pulsions. Voilà trop longtemps qu'elle n'a rien eu, trop longtemps que son corps hurle son désir. Elle le veut, maintenant !

Arrête !

Elle a hurlé sans même le vouloir. La gamine se débat, trop fort. Jusqu'à prendre la parole une nouvelle fois, jusqu'à crier des mots qu'Aelia n'a aucune envie d'entendre. Arrête Shiloz ! Arrête ! Ses lèvres seules bougent, quand son corps envoie tout l'inverse de ce qu'elle dit. Aelia doit se concentrer. Museler la gamine.

Mais elle hurle, repousant brusquement Shiloz loin d'elle. Arrête espèce de petite peste ! Arrête ! Elle est tombée au sol, tenant sa tête dans un hurlement rageur. Elle se débat contre elle-même, les traits tirés. Des spasmes secouent son corps, alors que Faith se débat de plus en plus fort. Mais elle n'aura pas le contrôle. Lorenzo est à elle ! A personne d'autre !

Shiloh la sent purement excitée. Il la sent se cambrer, se tendre sous ses baisers. Il la sent l'attirer d'avantage contre elle alors que leurs reins se rejoignent. Si le brun n'est pas tout a fait nu, son désir est évident et visible sous cette serviette. Puis elle plante ses doigts dans son dos, ses ongles marquant sa chaire encore meurtrie par la torture qu'il a subit. Alors il grogne, sans toutefois s'éloigner. Pourquoi est ce que ça l'excite ça? Pourquoi a t'il envie de plus? Pour se venger, et sans qu'il ne comprenne pourquoi, il mord la peau de son cou, jusqu'à la marquer elle aussi.
Mais la réaction qui suit ce geste l'effraie a un point inimaginable. Lui a t'il fait mal? A t'il fait quelque chose de travers alors que ca n'était jamais arrivé avant? Eux, qui sont si liés et si compatibles. Shiloh est surpris, perdu dans l'incompréhension alors qu'il la regarde, les yeux écarquillés. Ne sachant comment réagir, il se tétanise, jusqu'à ce qu'elle le bouscule.

« Faith... » Murmure t-il dans un souffle à peine audible. Alors la scène a laquelle il assiste impuissant déchire son cœur, le fait exploser dans la douleur. « Faith qu... qu'est c'qui t'arrive? » Lance t-il, plus fort, d'une vois tremblante et effrayée. Il se rapproche d'elle et s'accroupit​, tentant de la calmer. Il attrape ses épaules afin qu'elle cesse de se débattre. « Calme toi. Faith! S'il te plait. » Puis une seule solution lui vient à l'esprit, lui, qui ne connait rien à ce monde. Une solution qui les a déjà sortie de la merde, qui les a déjà sauvé et protégé. « Abigael! »

La blonde est là en quelques secondes alors qu'elle vient à peine de quitter Alexander, les yeux quelque peu rougit. Immédiatement, elle sent que quelque chose cloche et son réflexe est d'attraper Shiloh par le bras et de l'éloigner.

« Qui est tu?!. » Lance t-elle, menaçante.
Le brun se débat mais la chasseuse l'empêche de s'approcher. « Mais putin qu'est c'que tu raconte Abi?! Qu'est c'qui s'passe? » Lance t'il, complètement perdu, prit d'angoisse.
« Ce n'est pas Faith. » Répond t-elle après l'avoir fixé de manière intense quelques secondes. Son aura est différent de la sorcière qu'elle connaît.
Qu.. Quoi? » Réplique Shiloh, d'une voix faiblarde, alors qu'il cesse de se débattre.

Ses yeux bruns ampli d'incompréhension regardent la blonde puis, finalement, se posent sur Faith. C'est pour ça. C'est pour ça que tout était si étrange! Pour ça qu'elle était différente... et pour ça qu'il réagissait bizarrement lui aussi.

Elle continue d’hurler, repoussant brusquement Shiloz loin d'elle. Arrête espèce de petite peste ! Elle est tombée au sol, tenant sa tête dans un hurlement rageur. Elle se débat contre elle-même, les traits tirés. Des spasmes secouent son corps, alors que Faith se débat de plus en plus fort. Mais elle n'aura pas le contrôle. Lorenzo ne lui appartient pas. L’irlandaise a l’impression de devenir folle. Elle ne comprend pas ce qu’il se passe, elle lutte, elle hurle. Son dos se cambre brutalement, faisant retentir un CRAC aussi violent qu’inquiétant. La douleur lui coupe le souffle, teinte sa vision d’écarlate. Elle entend sans vraiment le faire Shiloh l’appeler, la questionner, lui demander de se calmer. Elle n’y arrive pas. La douleur est inimaginable, pire encore que tout ce qu’elle a pu vivre entre les doigts de Salazar.

Une nouvelle silhouette s’ajoute aux autres.

Les lèvres de Faith, sous une impulsion trop sombre, s’étirent sur un sourire mauvais, presque animal. Elle tousse, faisant gicler sur son menton quelque trainée rouge. L’irlandaise reconnait immédiatement Abigaël et la sorcière en elle profite de l’information qu’elle digère avant de la jeter, d’une voix éraillée qui ne transmet que trop bien la douleur qui frémit dans le corps qu’elle occupe.

— Petite chasseuse. Jolie chasseuse. Petite créature. Elle chantonne, sans faire attention au corps qu’elle est en train de tuer. Va me le chercher petite créature ! Appelle moi Sophia. Dis-lui de venir petite chose si fragile. Dit lui qu’Alia est là. Oui petite chose. Dis-lui qu’Alia est là.

Sophia. Faith se tend, brutalement en entendant ce prénom. Elle a connu une Sophia alors qu’ils étaient encore sur les vertes terres irlandaises. Une Sophia qui refusait qu’elle s’approche de Shiloh, qui a tout fait pour les tenir éloigné. Une sorcière à la puissance inimaginable. La même, petit oiseau. Faith ne comprend pas, ne comprends plus. Ce qu’il se passe lui échappe. Sophia. Petite Sophia encore en vie. Petite Sophia qui ne veut pas d’amour entre hommes et sorcières. Petite Sophia si méchante.

— ARRÊTE !

Faith a hurlé, demandant le silence dans cet esprit qu’elle ne contrôle plus mais le rire qui s’échappe de ses lèvres à peine son cri grogné la fait taire. Ce corps est à elle ! Elle ne laissera personne le contrôler mais elle n’a pas le choix.

— Allez me chercher Sophia Saint Peter par les sept démons de l’enfer !